samedi 29 septembre 2007

Contre-enquête de Franck Mancuso

Pffff! Rasoir...

Intrigue alambiquée de vengeance (trop écrite, trop chiadée pour être crédible) avec l'idée essentielle d'Olivier Marchal, sans malheureusement la beauté formelle de ses plans: les flics sont sensibles, ils sont tristes et ils souffrent.

Donc esthétique moche, des décors froids et fonctionnels, une vacuité désagréable de l'espace, on pense à de grands stylistes des eighties comme Alain Jessua, Denis Amar ( c'est de l'humour bien sûr!).

Ryhtme planplan d'un téléfilm du samedi sur France3.

Restent les acteurs Lucas, très bon, ambigu à souhait, répugnant avec un minimum d'effets... Et Dujardin sobre, juste, rien qui dépasse, pas un poil de barbe qui ne soit pas au service du film... Bon soldat quoi...

Pffff! Rasoir....

vendredi 28 septembre 2007

La môme

Vu finalement La môme de Dahan. Pénible et longuet, très maniéré dans la réalisation.

C'est un peu une sorte d'Amélie Poulain sombre.

Reconstitution toc et numérique d'un Paris disparu.

Il y a de la Leloucherie dans le tournis de la caméra, dans la brisure du récit qu'imposent des allers et retours incessants entre passé et présent.

Reconstruction ratée d'une culture disparue, celle du Paris populaire. Insupportable d'entendre le forcé de ces accents fabriqués, sans truculence, qui du coup sont criards et vulgaires.

Exaspérant de voir le petit cénacle de nos comédiens nationaux ( tous millionnaires, il y a même une princesse) jouer les pauvres comme s'ils étaient des bourgeois du siècle dernier voulant s'encanailler.

Jean-Paul Rouve, pâlot et inexistant à son habitude, a sur la fin des airs de Jaurés ( scoop sur les origines d'Edith Piaf?).

Bon, la Cotillard malgré son masque de cire, ses perruques et ses fausse dents, y va, se donne mais ça ne prends pas, ça ne marche pas... La verve, l'abattage, la puissance d'une personnalité ne peuvent être évoqué par l'imitation. Trop de grimaces tuent l'émotion. Pauvre Edith!

Ces gens ne savent pas de quoi ils parlent.

Un bon point cependant à l'acteur qui joue Marcel Cerdan. Crédible et simple, le visage et l'accent à l'air libre, lui seul ne fait pas déguisé dans son costume des années quarante.

Les biopics finalement, tournent toujours à l'eau de boudin. C'est pompier, grandiloquent et mélo. Non, on ne fait pas de bons films avec les grands sujets.

Déjà mort du même Dahan, film romantique et violent, laissait espérer beaucoup mieux que La môme, ce film de déjà vieux.

Henry Miller et nous



" Toujours vif et joyeux!" était sa devise.

Henry Miller, l'homme qui s'est appliqué durant toute son existence à vivre la vie comme elle devrait être. Lawrence Durrell,son ami, disait de lui que dans les années trente , il était le seul à Paris qui s'occupait de son âme.

La plupart des gens moi y compris, passons notre temps à bien autre chose: à s'emmerder les trois-quarts du temps pour gagner de quoi survivre dans le quart restant. Tant pis pour nous.

Bukowski à une recruteuse qui s'étonnait du vide quasi cosmique de son C.V, lui répondit qu'il fallait être très fort pour ne pas travailler.

Ne travaillez jamais écrivait Debord.

OCCUPEZ-VOUS DE VOTRE AME. Nourrissez-la, de lectures, de sexe, d'ivresse, de rencontres, de voyages, DE LIBERTE.

Nous sommes loin, c'est sûr, des slogans exaltants de la droite actuelle, si décomplexée ( elle ose tout, c'est même à ça qu'on la reconnait), difficile d'ailleurs de résister au plaisir de citer quelques unes de ses perles:

"La sécurité première des libertés! "( Non, non ce n'est pas tiré de 1984 de Georges Orwell)

"Travailler plus, pour gagner plus."

Bon, je fais le malin, je suis tranchant dans le discours, mais dans les actes, je suis comme tout le monde, je marche au pas। bien ensubordonné à mon patron, ponctuel, stressé, pressuré, soumis, tremblant et suant...

L'homme que j'étais, je ne le suis plus écrivait Henry Miller,alors qu'il venait de s'affranchir et vivait sa vie enfin comme il l'entendait...

Pour ma part, il fut un temps où je n'étais pas l'homme que je suis devenu.

Je ne vivais pas loin de la place clichy ( je lisais d'ailleurs Quiet days in Clichy d'Henry Miller). JE NE TRAVAILLAIS PAS.

Je m'occupais un peu de mon âme... Alcools, fumette, sorties, spectacles, amours, amitié, discutailleries littéraires, cinéphiliques... Exaltation et tentatives artistiques... Croire qu'on a inventé le fil à couper le beurre....

J'avais un ami alors. Un vrai fils du soleil, talentueux, habité, plein de spiritualité et de splendeur intérieure ...

Sans doute quand nous nous rencontrions, nous narcissions-nous mutuellement, et cela ne contribuait pas pour peu à cimenter notre relation... Mais il y avait autre chose...

Marcher à ses côtês était comme être dans une geste...

L'alchimie de nos caractères faisait que quand nous nous rencontrions, nous dévorions en quelques secondes tout ce qui restait de jour puis la nuit dans son entier et parfois même de grands bouts de la journée suivante. Et là derrière les vitres embuées d'un café, "plein de bière et d'alcools aux premières lueurs ..."( comme chantait J Brel), nous regardions sans les voir,les passants qui se hâtaient au boulot, et nous parlions encore et toujours d'archipels Micronésiens, de cieux intersidéraux et de nos grands invisibles...

A nous Daumal, Ribemont Dessaigne, Blaise Cendrars, Orson wells, LF Céline, Miller...

Nous roulions dans nos bouches pâteuses des projets mirifiques... drôlatiques...

De là sont sortis quelques spectacles éphémères que nous avons eu et que nous avons toujours la faiblesse de trouver merveilleux.

Puis classiquement, le temps est passé....

Nos oeuvres, après avoir comme l'écume grésillé quelques secondes sur le sable, se sont évanouies.

Mon ami est parti en Afrique.

Je me suis rangé et laissé poussé le ventre.
Le quotidien m'a bien rattrapé, bien embastillé, mais comme disait la mère Duras: après tout je mange.

Je n'ai plus relu Miller. Mais j'ai relu Rimbaud, lu Hunter Thomson et bien d'autres encore.... De toute façon quand on a aimé quelqu'un, on l'aime pour toujours...

D'ailleurs, vingt ans après, mon ami que j'avais rangé parmi les figures tutélaires que je consulte dans mon for intérieur, m'a recontacté. Il m'a parlé d'Henry Miller, du moment où dans quiet days in clichy, flânant dans la nuit de Paris, il pense à un ami russe habitant les boulevards extérieurs...

Et ma pesanteur, mes pieds de plomb, un instant, ont fondu et sous l'homme que j'étais devenu j'ai retrouvé celui que j'étais... un instant...

Rien ne change, finalement...

Pourquoi passe-t-on les trois quarts de sa vie à s'occuper d'autre chose que son âme?

dimanche 23 septembre 2007

Critiquer un film sans l'avoir vu



Je n'ai pas vu La môme d'Olivier Dahan.
Mais je trouve que la prestation de Marion Cotillard a quelque chose de répugnant, elle me rappelle Charles Laugthon ou Anthony Queen dans Notre Dame de Paris. Les acteurs souvent éprouvent une espèce de joie malsaine ( en plus c'est gratifiant: Oscar, César,admiration...) à jouer les monstres. Il est certainement très difficile de résister à la démonstration de force qu'est une composition bien salée en grimaces et en faux nez.

Cependant, cependant...Edith Piaf n'est pas Quasimodo!

Est-il nécessaire de se grandir le front à grand coup de cire, de se courber comme Jean Marais dans le bossu, de la jouer souffreteuse, à peine articulante, style bête des marais ?

Mais bien sûr! Nous dit-on dans le film( enfin, j'imagine que l'on nous le dit). De toute façon l'essentiel est invisible pour les yeux, Edith avait un coeur gros comme ça!!! Et malgré ces airs de sortir de chez Tod Browning, sa ressemblance avec E.T, elle emportait tout de même le morceau avec les hommes et le public grâce à son palpitant géant!

De qui se moque-t-on? Méprise-t-on donc tant les gens, certains artistes en particulier,qui prennent les chemins de traverse de l'addiction, qu'il soit nécessaire les éloigner de nous, en les rendant monstrueux? Une femme géniale des années trente, certes issue du peuble et droguée, est-elle devenue un être si exotique qu'il faille pour la rejoindre se farder comme Boris Karloff?

Piaf,chanteuse merveilleuse,avait de très beaux yeux violets. Si elle a séduit tant d'hommes, eux-mêmes si sollicités, ce n'est pas en agitant ses moignons, voire ses tentacules.

Mais sans doute, pour la jouer à visage découvert,eût-il fallu une Arletty... Paris ne produit plus de ces acteurs et actrices populaires qui par la grâce de leur accent des faubourgs ,attrapé en grandissant à ménilmuche ou ailleurs, en rendait le miel (Où sont-y mon Moulin de la Galette, mon Carette et pis mon Gabin?) Paris ne produit plus que du bobo (D'ailleurs M Cotillard n'est pas de Paris ).

Je risque de voir ce film, d'ici quelques jours, bien sûr je ferai amende honorable si jamais je m'eusse trompé.

vendredi 21 septembre 2007

Band of brothers

Revu band of brothers... deux épisodes, en vo...Très belle série, produite par Tom Hanks et Steven spielberg après la prise de conscience que leur avait inspiré le travail sur le très mauvais

Blabla sauver le soldat Ryan...

L'histoire est construite d'après les souvenirs d'anciens des troupes aéroportées américaines ayant mené la guerre depuis la normandie jusqu'au nid d'aigle d'Hitler.

Point de vue relativement nouveau sur cette période victorieuse, on prend en compte la souffrance, la peur et l'horreur que subit le combattant. ( je dis c'est nouveau mais c'est faux, je pense au magnifique Attack d'Aldrich, 1956! On reste encore sidéré par la modernité et la noirceur de ce film).

Néanmoins depuis la fameuse scène d'ouverture du soldat Ryan, l'intervention américaine en Europe n'est plus vue comme une seule chevauchée héroique mais aussi comme une boucherie qui voit des jeunes gens se faire couper en deux, étriper et j'en passe...

La suite du film est ultradécevante, lourde, pleine de poncifs et très longue... Tom Hanks balourd, trop vieux, trop gras, moralisateur...

La série est bien meilleure, elle reprends à son compte, la technique de l'image tremblée saccadée, décolorée pour donner le sentiment de la folie et de la violence du combat...De ces moments où la pensée se gêle...

Mais elle a l'avantage de s'appuyer sur des histoires réelles et donc par là évite les stéréotypes. Les personnages sont attachants et s'ils ne doutent pas de l'utilité de cette guerre, s'ils sont courageux, ils n'en restent pas moins des hommes avec leur fragilité, leurs débordements et leur imprévisiblité.

La durété des conditions de vie, la cruauté de la guerre sont parfaitement rendus.

Les acteurs sont très bons... Ils sont jeunes, bien typés, ont des gueules intéressantes...

Le capitaine Winter, authentique héros, hyper compétent, tout en modestie et sobriété, donc particulièrement ingrat à interpréter (quoi de plus emmerdant que ces types parfaits?) est très juste et jamais ennuyeux. La retenue (pour ne pas dire le puritanisme ) qui l'empêche de boire, de fumer, de jurer, de s'énerver pourrait le rendre monolithique, cependant le comédien malgré l'économie de moyens qu'impose le caractère de l'officier a su en rendre l'humanité, la sensiblité, la curiosité pour les autres , la tolérance...Du beau travail d'artisan, humble et authentique...

L'épisode centré sur l'infirmier de la Easy company, doc ,se déroule pendant la terrible bataille des Ardennes et pourtant à cause d'une histoire d'amour improbable, il est un peu mélo sur les bords. Cependant la magnifique tristesse qui se dégage du jeune visage de l'infirmier transcende cette tendance (légère) à la mièvrerie et dit plus que toutes les images d'hôpital de campagne, d'explosions dans la terre gelée, de blessés qui hurlent, l'horreur de cette guerre .

Qui n'a jamais fait un travail où l'on aide autrui ne pourra comprendre, ce qui au delà d'une immense lassitude, des traumatismes de la guerre, de la terreur,pousse à chaque fois l'infirmier à se relever et à se precipiter au plus fort des combats pour panser les ventres béants, les plaies giclantes.

L'action finie, une tristesse infinie revient sur les traits de doc.

Dans leurs blogs, les soldats d'Irak, parlent du "regard à mille kilomètres" de celui qui a connu les combats.

A noter le comédien qui joue Ross dans la série Friends, il interpète là la rôle d'un officier pète sec, incompétent mais féru de discipline. Si dans le rôle comique de Ross, il est parfait, il n'est jamais très convaincant dans un registre plus dramatique, il émane de lui, une certaine mollesse, comme un manque de virilité qui fait qu'on ne peut croire à ses personnages. Voilà quelqu'un qui incarne parfaitement l'expression"mou du genou".

Band of brother: A voir et à revoir comme il est dit dans Téléstar.

samedi 15 septembre 2007

mes héros


Arthur bien sûr, saint en la poésie

Looking for mister Goodbar

Snif! Snif! Séquence nostalgie... Un film de la fin des années soixante-dix que j'adorais à l'époque et que j'ai du voir et revoir... Pourquoi? Il y avait Diane Keaton, du sexe, de la drogue et un meurtre filmé au stroboscope. Il est repassé récemment sur le câble et je l'ai regardé tout en zappant sur le crispant France-Ecosse.

On y voit les efforts d'une pauvre petite fille (Diane Keaton) bridé par un père autoritaire, ultracatholique, complexée par les séquelles d'une grave scoliose, tenter de vivre sa vie. Ca se terminera mal... La pauvre fille finira poignardé par un homo tourmenté et elle agonisera, image par image ( le stroboscope s'est déclenché) en gémissant comme si elle jouissait.

Pauvre petite fille, on peut dire avec le recul, qu'elle ne faisait pourtant rien de bien méchant. Donnant toutes ses journées à instruire des enfants sourds et défavorisés socialement, elle se lâchait un peu la nuit, courant les bars, les boites, à la recherche d'hommes et prenant un peu de poudre. Fallait-il pour autant poignarder cette pauvre petite fille? On hésiterait même à fouetter un matou pour si peu.

Pauvre petite fille, elle ne connaîtra que des aventures tristes et sordides et payera le plaisir au prix fort, toujours.

Malgré ces douteux relents moraux, le film reste intéressant.D'abord parceque l'on pourrait voir dans cette libération sexuelle ratée, dans cette proximité entre la drague et la mort, une prescience du sida à venir... ( comme d'ailleurs un autre film de ses années là the cruising) Puis grâce aux interprètes:

Diane Keaton, bien sûr, l'Actrice intéressante de ces années là, elle en a traversé les grands films: les parrains, les woody allen, reds... On la trouvait sexy, nous autres les jeunes de l'époque. c'était la copine idéale, névrosée, intello, jolie. Il faut dire que c'était autre chose, qu'Angelina Jolie par exemple (créature étrange, regard vide, lèvres refaites de telle manière qu'y flotte en permanence quelque chose du sourire de bouddha).

Et puis surtout, il y a une des toutes premières apparitions( et sans doute la meilleure) de Richard Gere, il y fait un loubard, ancien du vietnam, magouilleur, dangereux, à moitié gigolo et super amant. Il est absolument épatant, on ne voit que lui, il crève l'écran. Il bouge magnifiquement. Animal à peine dégrossi, sensuel et sauvage, il impose un oiseau de nuit, inquiétant et attirant, On rêve de ce qu'il aurait pu faire, si par la suite, il n'avait pas autant chassé le blockbuster.

Et puis autour de tout cela, le disco, cette musique, de la fête, de la danse, que je détestais et que j'aime maintenant ( à petite dose )pour ce que je sens de mélancolie derrière la frivolité( le goût de l'instant avec la conscience qu'il ne durera pas). A revoir donc...

vendredi 14 septembre 2007

Good Canary

Pièce de Zach Helm au théâtre comedia avec Vincent Elbaz, Cristiana Reali, Ariel Wizman, Stephane Boucher...
Mise en scène de John Malkovich.
Une pièce donnée en première mondiale, le texte adapté de l'américain n'avait encore jamais été joué.
C'est l'histoire d'une supercherie littéraire monté par un jeune couple, dont l'un des protagonnistes, la femme, en l'occurence, se détruit irrémédiablement.

Très américaine, par la violence des relations sociales, par le côté spectaculaire et quasi culturel du rapport à la drogue et par sa lisibilité,c'est de la ligne claire, elle ressemble parfois à une bonne série américaine (desperates housewifes, weed...).

Le coeur du sujet, c'est la complicité des contraires, celle du ying et du yang, celle du principe male et du principe femelle, et plus exactement le rapport entre destruction et création. Il est incarné par une femme (Christina Reali).

Les rôles ici semblent inversés par rapport à certaines mythologies artistiques et culturelles car c'est l'homme ( Vincent Elbaz ) élément du couple le plus sain qui dans un grand effort normatif tente de garder à la vie la femme qui ne le peut pour faute d'adhérer à la croyance assez répandue qu'exister est mieux de que d'être mort.

Cette pièce parle de de la somme de souffrance irréparable sur laquelle toute création digne de ce nom se construit. Un artiste nourrit son oeuvre de la perte de sa vie.

Il est des blessures dont on ne revient pas, des agressions qui entament mortellement.Dès lors on se survit sans illusions, en gagnant du temps sur la mort, par l'amour, la drogue et la création.

Violée, traitée en objet, à l'aube de sa vie, cette femme rend sa violence au monde en parlant le langage de la vérité, en refusant toute concession, en restant jusqu'au bout dans l'authenticité et la révolte. Toujours, cette voie est sans issue. Mais elle nous permet à nous spectateurs, pauves salariés subordonnés pour la plupart, de vivre par procuration la liberté de celui qui refuse le jeu social.

Parlons des comédiens, la distribution est remarquable, avec un petit bémol pour Vincent Elbaz, Celui-ci très sympathique, cool, incarne une fois de plus,( une fois de trop?), le brave type bien plat. Sans doute ce soir là ( une des toutes premières représentations) eut-il quelques difficultés à trouver l'émotion de son personnage. Et cela fait que s'il arrive à être juste, il n'a rien de passionnant. On peut néanmoins saluer son humilité ( sa naïveté?) car il en fallait pour accepter ce rôle sans zone d'ombre qu'il n'arrive pas à faire décoller au delà du faire valoir.

Il faut dire que Christani Reali est splendide. Mince, passionnée,drôle déchainée, déchirante, elle est à des milliers de lieues de son image de bimbo du feuilleton de l'été aux yeux bleus et aux gros seins . Elle porte la pièce avec simplicité, grâce et émotion.

Les autres comédiens sont à l'envie. Une mention spéciale pour Stéphane Boucher très drôle et gracieux dans un rôle de maquignon de l'édition.

La mise en scène, inventive, pleine de fantaisie et de raffinement apporte beaucoup de poésie au propos tout en soulignant avec délicatesse sa charge émotive.

En résumé deux heures qui passent sans ennui et comme pour tous les bons spectacles l'on ressort touché, changé, avec au coeur une sensibilité et une mélancolie particulière

dimanche 9 septembre 2007

Lacombe Lucien

Saisi sur le cable au hasard du zapping les dernières minutes de Lacombe Lucien.

Quel beau film!

L'acteur, mort peu de temps après le tournage dans la voiture rapide que son cachet lui avait permis de se payer, est excellent. Un beau visage buté et mystérieux avec des yeux comme des fentes. Un accent de pécore...

Il fait à la fois totalement con et plein de profondeur. La jeunesse sans doute...

Film courageux, voire impossible en France où surtout l'ambiguïté par rapport à l'Histoire est interdite.

la physique des catastrophes

commencé à lire la soit-disant "sensation" américaine de la rentrée,
une jeunette qui publie un bouquin de 700 pages " La physique des catastrophes"qui arrache des cris d'enthousiasme à Elle ou Fémina ,je sais plus...

Bon et bien c'est pas mal,c'est appliqué, l'auteur se donne un mal de chien pour trouver des comparaisons originales, c'est assez drôle et sincère.
Et pourtant pour le moment (115 pages), je m'emmerde un tantinet, je ne suis pas encore dans la "litterature". Manque d'émotion sans doute, trop d'afféteries et pas assez de fond.

Cependant comme on sent que l'auteur est intelligente, ' qu'elle a de l'abattage, que l'on reste sur un grand souvenir du "maitre des illusions" ( à qui La physique .... a été comparé) on insiste en espérant à un moment ou un autre être submergé par la lame de fond de la mayonnaise en train de se lier.

A suivre sans doute, si d'ici là le bouquin ne me tombe pas des mains.

vendredi 7 septembre 2007

choses lues,vues...

Je suis un amateur de littérature, de cinéma, de séries américaines, voire de théâtre... Personne quoi...

Dans ma vie professionnelle,comme tout un chacun j'imagine , je m'emmerde à cent sous de l'heure. Je passe mon temps à compter sur les doigts les jours qui me séparent du week-end. Au moment des repas avec les collègues, on parle de nos gosses, du patron, de Sarkozy, de nos vacances de caves, bref de tout donc de rien...

Pourtant moi le gentil dauphin, parfois , souvent même, tout le temps en fait, je lis, je vois des films... Et j'éprouve l'étrange besoin d'en parler (même si c'est pour ne rien dire). En effet, il faut bien faire quelque chose de ce qui n'est jusqu'à présent qu'une obscure jouissance.

Car ( Attention! Moment grandiloquent) la vraie vie est là et uniquement là! Dans l'autre, la fausse, je me traîne, je ne suis qu'une ombre de la nuit (Allez Milord!). Rien de bien tragique, je pourrais avoir le cancer.

Bon bref, la raison de ce blog ( dont tout le monde se fout j'imagine) est que je veux tenir un petit journal critique et sans prétention de mes pérégrinations d'amateur solitaire dans la littérature et le cinéma.

Allez hop! Je commence

Cet été, j'ai lu un truc sadique, assez malodorant mais fascinant tout de même sur les tueurs en série par Bourguoin, le spécialiste français de la chose. Ca tue, ça viole, ça bouffe de la viande humaine, ça baise de la viande morte, par paquet de 10 cadavres ,voire de 100....On ne s'ennuie pas un instant, il y a de la bidoche à toutes les pages. Impeccable pour la plage! Le vent, la mer, la mouette, le sentiment de liberté nettoyant toutes les mauvaises petites odeurs de cette basse littérature.


Car on ne fait pas de bonne littérature avec les tueurs en série, sujet trop sensationnaliste! Ils sont trop inhumains, trop éloignés de nous. Le monstre paradoxalement rassure, on peut en lisant ses exploits satisfaire ses instincts sadiques, son besoin de puissance, sans risque puisqu'il est tellement trop, que forcément ( Ah Marguerite...) il est un autre.

Voilà pourquoi Hannibal Lecter sera toujours du grand guignol et son interprète A. Hopkins un cabot intolérable, atroce, pas regardable ( dans le temps où il était mince et où il ignorait qu'il était bon, et ben il était bon, je pense à certains de ses films anglais des années 70, Terreur sur le Britannia, et aussi au début de sa carrière américaine).

Sur la plage, entre deux averses, j'ai lu aussi la première partie des mémoires de Gore Vidal :Palimpseste ( Très drôle, il fait du name dropping gay: j'ai pas de génie mais j'en ai sodomisé un:Jack Kerouac. )

Puis enfin un chef d'oeuvre: Vie et destin. Voilà pour mes lectures d'été, j'en dirai quelques mots dans un post ultérieur. Enfin, peut-être...