dimanche 2 mars 2008

There will be blood

Film de Paul Anderson avec Daniel Day-Lewis

Les tribulations d'un foreur de pétrole dans un pays sec, seulement fertile en or noir et supertition.

Film monumental mais dénué d'emphase... On suit la quête acharnée d'un homme aprés la fortune qu'il voit comme un bouclier entre lui et ses semblables. L'ascension d'un personnage à la Howard Hugues vers la vacuité des sommets...

Montage remarquable, les scènes coulent, s'enchaînent les unes aux autres, s'ouvrent comme ces fleurs japonaises en papier, naturellement, sans césures, ni coutures, jusqu'à ce que, petit à petit, l'on lise dans le coeur barbare de cet homme...

Monde sans femme, monde sauvage. Rien ne pousse dans ce désert hormis l'intérêt. La haine vivace traverse les êtres. Pas d'oasis, même la relation père-fils est contaminée, faussée, éviscérée par l'ordre des choses.

Cependant, le capitalisme pavé de mauvaises intentions développe la prospérité. Un pays se construit sur la cupidité et le charlatanisme.

Images splendides, vieillies, sépias, paraissant tirées d'un album de photo de la fin du 19eme. On pense à ces noirs et blancs de la ruée vers l'or, à la guerre de sécession, à ces villes boueuses vites montées, à ces types raides aux moustaches épaisses qui posent devant la porte des saloons...

Ces vestiges immobiles d'un passé pas encore mythifié semblent reprendre vie.

Daniel Day Lewis, traits cripés, silhouette tordue sur fond de ciel enflammé, expressionniste, pousse, pousse son jeu et passe quand même...

Comme dans gang of new york, à mille lieux du réalisme ou du naturel, il réussit un triple saut périlleux, faire une composition théâtrale au cinema.

Le problème, parfois avec ce grand comédien, c'est que l'on a l'impression qu'il joue dans un autre style ou dans un autre film que les autres...

Sa puissance, son humanité, son fanatisme finissent quand même par emporter le morceau. Mais on ne regarde plus que lui.

Alors chef d'oeuvre?

Heu...(On en reparle dans vingt ans)

A voir en tout cas.

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