vendredi 21 septembre 2007

Band of brothers

Revu band of brothers... deux épisodes, en vo...Très belle série, produite par Tom Hanks et Steven spielberg après la prise de conscience que leur avait inspiré le travail sur le très mauvais

Blabla sauver le soldat Ryan...

L'histoire est construite d'après les souvenirs d'anciens des troupes aéroportées américaines ayant mené la guerre depuis la normandie jusqu'au nid d'aigle d'Hitler.

Point de vue relativement nouveau sur cette période victorieuse, on prend en compte la souffrance, la peur et l'horreur que subit le combattant. ( je dis c'est nouveau mais c'est faux, je pense au magnifique Attack d'Aldrich, 1956! On reste encore sidéré par la modernité et la noirceur de ce film).

Néanmoins depuis la fameuse scène d'ouverture du soldat Ryan, l'intervention américaine en Europe n'est plus vue comme une seule chevauchée héroique mais aussi comme une boucherie qui voit des jeunes gens se faire couper en deux, étriper et j'en passe...

La suite du film est ultradécevante, lourde, pleine de poncifs et très longue... Tom Hanks balourd, trop vieux, trop gras, moralisateur...

La série est bien meilleure, elle reprends à son compte, la technique de l'image tremblée saccadée, décolorée pour donner le sentiment de la folie et de la violence du combat...De ces moments où la pensée se gêle...

Mais elle a l'avantage de s'appuyer sur des histoires réelles et donc par là évite les stéréotypes. Les personnages sont attachants et s'ils ne doutent pas de l'utilité de cette guerre, s'ils sont courageux, ils n'en restent pas moins des hommes avec leur fragilité, leurs débordements et leur imprévisiblité.

La durété des conditions de vie, la cruauté de la guerre sont parfaitement rendus.

Les acteurs sont très bons... Ils sont jeunes, bien typés, ont des gueules intéressantes...

Le capitaine Winter, authentique héros, hyper compétent, tout en modestie et sobriété, donc particulièrement ingrat à interpréter (quoi de plus emmerdant que ces types parfaits?) est très juste et jamais ennuyeux. La retenue (pour ne pas dire le puritanisme ) qui l'empêche de boire, de fumer, de jurer, de s'énerver pourrait le rendre monolithique, cependant le comédien malgré l'économie de moyens qu'impose le caractère de l'officier a su en rendre l'humanité, la sensiblité, la curiosité pour les autres , la tolérance...Du beau travail d'artisan, humble et authentique...

L'épisode centré sur l'infirmier de la Easy company, doc ,se déroule pendant la terrible bataille des Ardennes et pourtant à cause d'une histoire d'amour improbable, il est un peu mélo sur les bords. Cependant la magnifique tristesse qui se dégage du jeune visage de l'infirmier transcende cette tendance (légère) à la mièvrerie et dit plus que toutes les images d'hôpital de campagne, d'explosions dans la terre gelée, de blessés qui hurlent, l'horreur de cette guerre .

Qui n'a jamais fait un travail où l'on aide autrui ne pourra comprendre, ce qui au delà d'une immense lassitude, des traumatismes de la guerre, de la terreur,pousse à chaque fois l'infirmier à se relever et à se precipiter au plus fort des combats pour panser les ventres béants, les plaies giclantes.

L'action finie, une tristesse infinie revient sur les traits de doc.

Dans leurs blogs, les soldats d'Irak, parlent du "regard à mille kilomètres" de celui qui a connu les combats.

A noter le comédien qui joue Ross dans la série Friends, il interpète là la rôle d'un officier pète sec, incompétent mais féru de discipline. Si dans le rôle comique de Ross, il est parfait, il n'est jamais très convaincant dans un registre plus dramatique, il émane de lui, une certaine mollesse, comme un manque de virilité qui fait qu'on ne peut croire à ses personnages. Voilà quelqu'un qui incarne parfaitement l'expression"mou du genou".

Band of brother: A voir et à revoir comme il est dit dans Téléstar.

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