vendredi 5 octobre 2007

Quand on voit des types fumer dans une D.S

Quand on voit des types en costard cravate fumer dans une D.S, tandis qu'un paysage préalablement filmé, censé figurer l'extérieur, défile derrière eux; quand on voit des types en costume cravate aller en bande par les rues, rentrer dans les cafés, où tintinabulent des flippers et flottent des nuages de fumée de gitanes...

Quand on voit ccs types apostropher bruyamment le patron du bar, puis se ranger autour du comptoir pour boire des demis, tandis que l'un d'entre eux, tout à coup, s'isole du brouhaha et se fait méditatif pour regarder une femme qui arrive en imper, les cheveux au vent
( Parfois, il y a de la musique pendant qu'elle fait la bise à certains des types, rit à pleine dents de plaisanteries que l'on n'entend pas. C'est une femme dont il est train de tomber amoureux ou bien une femme qu'il va quitter ou alors une femme qui le quitte, qui s'éloigne de lui sans qu'il n'y puisse rien.)...

Quand on voit ces types au boulot, les mêmes que l'on a croisé dans la rue, dans les brasseries ou le dimanche dans des parties de campagne ( Pas de cloisonnement dans ces amitiés) poser la veste, se concerter, parler fort, s'engueuler souvent ( mais sans vice, sans fourberie...Ils sont ensemble, ils ont des difficultés d'hommes qu'ils vont tenter de résoudre...)...

Quand on voit ces hommes froisser distraitement des billets de 500 francs entre leurs doigts à la demande du grand père pour l'anniversaire oublié d'un fils.
Ca suffira? Ils sont déjà ailleurs, l'argent n'est vraiment pas le problème.

Et toujours ils fument, avec délectation, avec innocence...

C'est la société de l'abondance, de l'optimisme des sixties, la fin de l'histoire, le quotidien magnifié...

Quand on voit tout cela et bien c'est que l'on est dans un film de Sautet, bonne période, celle d'avant la glaciation, d'avant la dépression et l'autisme...

Ca n'existe pas, c'est du rêve mais c'est chaud et doux.

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