dimanche 28 octobre 2007

L'incroyable destin d'Harold Crick

un film de Marc Foster, sur un scénario de, il est intéressant de le relever, Zack Helm...

Un auteur qui, pour ce que j'en connais, semble voir son étoile monter à Hollywood. Rappelons qu'il a écrit la pièce " Good Canary " qui se joue en ce moment à Paris dans une mise en scène de John Malkovitch...

Postulat de base, amusant et intriguant, un homme se rend brusquement compte qu'il est le personnage principal d'un roman en entendant la voix off d'une narratrice commenter tout ce qu'il fait...

L'on s'attend comme dans beaucoup de comédies américaines à un début en fanfare suivi d'un écroulement dans les clichés et la mièvrerie. Or non, le film se tient, il suit même jusqu'à la fin un parti pris assez radical.

Et de ce fait, il n'est pas vraiment drôle, l'acteur principal est tout dans la retenue et même dans la tristesse. Visiblement les protagonistes de cette histoire, la romancière comme sa créature, sont dépressifs.

La mise en scène est assez élégante. Décors froids et stylés d'une métropole américaine, solitude et poésie dans une géométrie glacée.

CE N'EST PAS UN FILM COMMERCIAL?!

Zack Helm met en abîme une une intrigue assez convenue, un fonctionnaire du fisc coincé, va par la grâce de l'amour changer et oser vivre sa vie, en la coiffant d'un Dieu auteur et poursuit sa réflexion sur les affres de la création et son coût en livres de chair et de sang.

Qu'est ce qui est plus important la littérature ou la vie? La vie est-elle nécessairement tragique? Vaut-elle tant que cela la peine d'être vécue?

Comme dans "Good Canary"le personnage du créateur est une femme névrosée, qui se détruit (elle fume! Dans un film américain, c'est le blasphème suprême, forcément synonyme de mort à plus ou moins longue échéance...).

L'on devine que l'auteur ne partage pas le point de vue du film qui se termine sur un happy end assez attendu mais néanmoins supportable. En effet, l'option tragique envisagée un moment paraît être celle qui est la plus en phase avec cet univers mortifère.

Saluons au passage, la présence de Dustin Hoffmann, malicieux et drôle qui se fond avec bonheur dans l'étrangeté réjouissante du film. Il joue un professeur de littérature qui est en même temps, on ne sait trop pour quelle raison, maître-nageur.

Notons pour finir que curieusement Zack Helm a une écriture qui semble trop cinématographique pour le théâtre et un peu trop littéraire pour le cinéma commercial...

D'un autre côté, c'est ce qui rend le film intéressant, rendons grâce au réalisateur d'avoir suivi si fidèlement le script, même s'il a du par là hypothéquer pas mal de ses chances au box-office.

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